Comme tous les mois de mars, l’Espace Champerret va résonner des bruits de verres, des chariots chargés de carton et des discussions enflammées autour des différents millésimes de tel ou de tel cru durant e salon du vigneron indépendant. Comme d’habitude, j’ai ma petite liste de vignerons « à découvrir » et celle des vignerons « à aller voir pour acheter leurs nouveautés ». Bah ouais, on est fou ou on ne l’est pas, et les raisons « mais il n’y a plus de place dans ta cave » ou « tu n’as pas un euro sur ton compte » ne suffisent pas à m’arrêter durant cette dramatique foire où Bacchus est célébré…

Parmi les pelletées de vignerons, il est souvent difficile de faire son choix, c’est pourquoi je vous propose une poignée de vignerons que j’aime et qui ont  déjà été expérimentés par mes soins (et que vous avez déjà vu… ou que vous découvrirez bientôt) entre ses lignes. Les lettres et chiffres bizarres à droite du nom sont les stands où vous retrouverez ces vignerons.

Alsace

Domaine Mann Jean-Louis et Fabienne – F17

Des vieux briscards du salon. On les voit tout le temps, et ils sont toujours aussi intéressants à écouter parler de leur production, de leurs parcelles ou de leurs dernières techniques de vinification. Vendant le label « bio » (personne n’est parfait, ceux qui me connaissent comprendront), ils réalisent quelques superbes produits. Leurs vendanges tardives en Riesling sont très appréciés de certains palais, mais je dois admettre que c’est surtout leur auxerrois (cépage que l’on a retrouvé il y a peu dans le Pinot Blanc de Zind Humbrecht) qui me ravit toujours autant. Un vin plaisant, avec une légère touche de sucre résiduel tout en restant très droit…bref, un joli vin à consommer de suite (il ne vieillira pas vraiment), et pas cher du tout !

Bordeaux

Château Bel Air – B14

Un classique de Sainte-Croix-du-Mont. Un vin moelleux riche, tout en conservant une acidité évitant de s’endormir. Merci au sous-sol calcaire composé d’huîtres fossilisées de Sainte-Croix ! La cuvée « standard » est très bonne, mais la Prestige est à goûter, et à oublier au fond de la cave pendant quelques années…

Château Caillou – G33

Deuxième grand cru de Sauternes, ce ravissant domaine basé à Barsac (rien que le nom me donne envie…) produit un Sauternes miellé, avec une jolie complexité qui ne demande qu’à attendre quelques années pour se révéler. A comparer avec le suivant pour déterminer quel Sauternes vous aller préférer 😉

Clos Haut-Peyraguey – L38

Premier cru de Sauternes, le Clos Haut-Peyraguey est régulièrement classé dans les meilleurs moelleux du monde. Faisant face à son concurrent de toujours, le château d’Yquem, le domaine n’a pourtant jamais dépassé le maître, seul et unique Premier Cru Supérieur de Sauternes. A tester absolument !

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Bourgogne

Alain et Christiane Patriarche – E1

Un des très sympathiques domaines de Meursault dont quelques bouteilles dorment dans ma cave depuis déjà quelques années (dont un Meursault Les Tillets 2005 je vous raconte pas). Très belle production de Meursault comme on les aime, gras et riche, sans jamais tomber dans la facilité ni la fatigue. Bref, faites le stock de Meursault Les Tillets, Blagny, Poruzot, Genevrières et Les Grands Charrons sur cette année 2009 qui s’annonce très belle. Et entre deux, chopez quelques Monatines, super Bourgogne blanc vendu pour une bouchée de pain… juste histoire d’attendre que les autres vieillissent un peu 😉

Charentes

Domaine Tesseron – L28

Le Domaine Tesseron est un roman à lui tout seul. Son propriétaire, épicurien absolu vous parlera pendant des heures des accords cognac/chocolats/cigares et saura vous faire découvrir sa production de Pinot des Charentes suaves (qui sont réputés pour plaire aux femmes) et ses cognacs qui, j’en connais, ont fait chavirer plus d’un amateur de whisky. Bref, quand vous y allez, attention au chrono et au chéquier 🙂

Jura

Domaine Jacques Tissot – H44

J’ai commenté une de ces bouteilles dégustées lors du dernier salon des vignerons il y a quelques mois. Globalement, j’ai aimé la production du domaine. Typiquement jurassien, quelques vins surprenant valent de détour comme son Arbois Chardonnay Classique.

Languedoc-Roussillon

Domaine du Mas Amiel – L23

Pour les amateurs de Maury (vin doux naturel du Languedoc), le Mas Amiel est un peu un nouveau « must have ». Récupéré par l’ancien président du groupe Picard, Olivier Decelle, il faut bien admettre qu’il y a un côté très « marketé » du vin qui se vend terriblement bien ces derniers temps. Mois, perso, je préfère le Banyuls, mais c’est quand même à tester si vous êtes curieux et/ou amateurs.

Vallée de la Loire

Domaine Couly Dutheil – K40

Envie d’un vin corsé, animal et sauvage qui s’accompagnera parfaitement d’une belle viande grillée voire d’un gibier ? Ne cherchez plus et faites vous plaisir chez Couly Dutheil. Le domaine est spécialisé dans des chinons riches, animaux et généreux qui ont au moins le mérite de trancher : on aime ou on n’aime pas. Pas d’entre deux ici. Mais quand on aime…

Domaine de la Garnière – B11

Alors là, on change radicalement de style avec ce super petit domaine sans prétention qui vous offrira des Muscadets et autres Gros Plants fins, droits, tranchants comme il faut pour pouvoir aller avec vos crustacés préférés. Alors ok, ce n’est plus la saison des plateaux de fruits de mer… et qu’est-ce-qui vous empêche d’en manger, hein ?

Domaine Tinel-Blondelet – B31

J’ai déjà un peu parlé du domaine sur 1098, à voir surtout pour leurs Pouilly Fumé (et spécialement l’Arrêt Buffatte). A faire, à voir, à apprécier, et toc.

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Domaine des Trois Noyers – F11

Si vous êtes plutôt Sancerre que Pouilly Fumé, c’est ici que ça se passera. Domaine sans prétention aucune, des Sancerres droits et francs, comme ils doivent être. Pas les meilleurs qui sont passés dans mon verre, mais du plaisant et à découvrir si vous aimez la région.

Vallée du Rhône

Domaine de la Janasse – P16

Je suis un inconditionnel fan du domaine de la Janasse. Ses Chateauneuf-du-Pape rouge sont brillants et complexes et ses blancs sont d’un raffinement sans fin pour nos papilles. J’assume, je suis amoureux des Chateauneuf-du-Pape blanc du domaine de la Janasse. Des vins droits, longs en bouche, tout en apportant le gras et la complexité que l’on attend d’un grand blanc du Rhône. Alors oui, ce n’est pas donné, mais c’est un cadeau rare que vous ferez à vos papilles.

J’espère que cette petite liste vous a donné envie et que vous ne serez pas déçu de ce que vous trouverez dans votre verre le week-end prochain. Une chose est sûre, j’y serai !