Petite dégustation que j’ai eu le plaisir de faire il y a un petit mois, je me dois de vous parler du Mas d’Agalis.

Il est des rencontres qui ont failli ne pas se faire, et ce sont souvent les meilleures. C’est un peu mon histoire avec le Mas d’Agalis. Découvert au détour d’un salon de vignerons, j’allais m’en aller après avoir fait quelques rencontres sympathiques quand l’organisateur du salon m’a interpelé pour me dire que je ne pouvais pas partir sans avoir goûté à la production de ce petit domaine de 6 hectares basé à Nebian dans l’Hérault. N’ayant plus de stock de sa « petite » cuvée, le Yo no puedo màs, c’est donc directement avec le Navis, vin de pays des Coteaux du Salagou que j’ai découvert la production de Lionel Maurel. Et quel choc ! A l’époque encore jeune, il avait déjà de nombreux caractère d’un grand qui ne demande qu’à vieillir.


Millésimé 2007, j’ai bataillé dur contre ma curiosité avant d’ouvrir une bouteille en cette fin janvier 2012. En un mot, ce fut enthousiasmant. Issu d’un assemblage de syrah, grenache et carignan à parts égales et élevé 18 mois en barrique, le vin n’était pas lourd et ne présentait pas cette force parfois « assommante » de ces voisins du Languedoc. Au contraire, c’est tout en suavité qu’il se présente une fois porté à vos lèvres. Soyeux, délicat, c’est un plaisir que de le laisser exprimer des arômes de fruits noirs légèrement acidulés qui dissimulent un fort caractère animal qui est là, tapi dans l’ombre, n’attendant que le temps pour se révéler. Ajouter à cela une très belle longueur en bouche, et vous en faites un vin jeune, vivant, énergique, ne demandant qu’à progresser. Bref, un vin enthousiasmant.

Quelques points négatifs peut-être ? Comme on l’a vu, il reste encore très porté sur le fruit, les notes animales ayant encore besoin de temps pour s’affirmer, enrichissant certainement d’autant le vin. De plus, une forte présence alcoolique en bouche me fait dire que je n’ouvrirai pas une seconde bouteille avant au moins 2 ou 3 ans… rien que pour voir comment il a grandi.

Je n’ai pas encore eu la chance d’aller au domaine, mais par curiosité de goûter ce fameux Yo no puedo màs, je le ferai très bientôt je pense.

Définitivement, ce sont souvent ces rencontres qui n’auraient jamais dû se faire qui sont les meilleures…

Source photo : Hors Piste