Ce mois-ci, c’est Fred du Vortex du Gosier qui nous propose un beau sujet de vendredis du vin : Ce vin qui désaltère.

Soyez les chantres des vins simples qui vous désaltèrent. Le blanc vif qui, à grandes gorgées, dissout le gras de la tartiflette hivernale. Le rouge qui glisse et dessale le palais d’un casse-croûte saucisson jambon cru pâté fromage. Le rosé « bien frais, bien agréable » qui, sous le cagnard de l’été, évite la déshydratation devant le barbecue brulant. Ou bien encore, le petit pétillant qui racle bien la glotte et permet d’avaler sans problème l’étouffe-chrétien que Mamie Jacotte a préparé pour le dessert. En pichet, en cubi, au litre ou au verre, trouvez-moi d’honnêtes breuvages qui, une fois avalés, ne vous inspirent rien d’autre qu’un « Ah ! Ça fait du bien ! »

saint_nicolas_2011En lisant cela, je ne peux que me rappeler une anecdote que l’on m’a racontée au domaine Audebert & fils à Bourgueil. Discutant avec le maître des lieux, Jean-Claude Audebert, ce dernier nous racontait comment il goûtait et évaluait ses différents millésimes de Saint-Nicolas de Bourgueil. Pour lui, il n’était aucunement question de recruter des œnologues, ou de lire les critiques dans tel ou tel guide (alors sur Internet, je ne vous raconte pas). Non, pour lui, la meilleure évaluation était la suivante. Une des premières bouteilles tirées était directement posée sur la table du repas du soir. Si, à la fin du repas, il reste du vin, le millésime est moyen. Si, au milieu du repas, on a besoin d’une seconde bouteille, c’est que le millésime est bon.

J’adore ce concept du vin. Le but du Saint-Nicolas de Bourgueil du domaine, c’est qu’il soit bu. Qu’il ait ce que l’on appelle un bon coefficient de buvabilité. Bref, qu’il se glougloute tout seul.

Et d’ailleurs, c’est ce qu’il fait ! Un 100% cabernet franc, pas de passage en bois (personne dans l’histoire de la famille ne l’a jamais fait, pourquoi le faire ?), pour un vin très fin, facile à boire et terriblement plaisant. Charcuterie, viande blanche, viande rouge, tout semble lui plaire, et bien souvent on peut entendre à table : « Ah mince, elle est déjà finie ! ».

Bref, c’est ce qu’on attend d’une bouteille qui désaltère non ?

Et pour citer Fred on peut dire au final :

« Ah ! Ça fait du bien ! »